( but your world isn't real )
T’es incroyablement heureux. Bonheur placardé sur tes lèvres imparfaites qui tire sur tes plaies, fils de ces trous recousus, les yeux fermés alors que tu humes à cette magnifique journée. Qu’est-ce que t’aimes en profiter alors que tu te balades dans la plus simple des tenues dans la rue, tes pas fluets n’activant aucun écho, pas le moindre bruit, sur le bitume qui claque contre tes petits souliers. Ah, si tu n’aimerais pas autant t’ôter la vie qu’est-ce que tu apprécierais de la savourer, de chaque instant si éphémèrement parfait, la lueur de jour se reflétant sur ta peau de marbre et sur ces rues bien trop peuplées. Tu humes et tu humes encore plus fort tandis que les regards se tournent vers toi avant qu’on ne se détourne en te reconnaissant. Shinigami dont la carrière le précède, quelques trois minuscules années où t’as passé du temps à faire parler du temps, à faire les encres couler sur cette légende de héros sanglant. Celui qui ôte les vies à l’air si extasié, toujours le sourire devant les caméras alors que tes mains sont toutes tâchées. N’est-ce pas triste, Ama ? Ton regard pétillant qui s’écoule vers tous ces cadavres qui marquent ton épiderme, invisibles, toutes ces victimes. Les meurtres
oops, je n’ai pas fait exprès faute mise sur les combats trop violents que tu mènes, un alter puissant, on ne te demande rien et on ne te demandera jamais parce qu’on personne n’est là lorsque vous vous déchaînez.
Et c'est ça la sale réalité. Vous devez vous en débarrasser. Vous débarrassez de tout, de l’infâme, du vilain, des viles civils qui ont basculé pour tourmenter une ville que tu veux impeccable. Impeccable oui, que l’épèles avec ton air enfantin. Tu dis les lettres à haute voix alors que tes orteils touchent avec précision les dalles de couleurs que tu vises. Seulement les blanches, petit enfant, telle une marelle, tu claques tes talons d’un air satisfait sur ces blancheurs avant de te dresser devant cet énorme bâtiment. Gigantesque «
woaaaaaaah » que tu expulses de tes poumons avec toute l’admiration du monde. P’tête bien que t’es déjà venu ici, hihi, et probablement que oui vu le regard reconnaissable que te lance la secrétaire de l’entrée. Eh oui messieurs dames, tout le monde ne rentrerait pas ainsi dans l’agence du grand et célèbre Endeavor. Aaaah, qu’est-ce que tu l’adores. Et t’adores même le détester. C’est de toutes tes dents que tu souris en faisant signe à l’accueil «
Bonjouuuuuuuuuur » mot qui descend d’un octave quand ton regard se déplace.
Quelle petite touffe de cheveux adorables ! C’est en te mouvant librement vers lui que t’arrives pour lui tendre une main où les cicatrices s’entremêlent «
Shoto ? » que tu demandes avec l’excitation d’un gamin qui rencontre son idole. Le rubis rougeoient à la lueur de convoitise que t’as dans les prunelles. «
Enchaaaaanté ! » Tes paupières se ferment tandis que ton plus beau sourire se dévoile. Le pauvret n’a même pas le temps de répondre que tu te tournes, doigt sur les lèvres «
Je me demande si c’est une coïncidence… Moi qui venais voir ton papa.. hum… » tu fais mine de réfléchir au café que tu venais demander à Enji. Il aurait refusé mais tu t’en fiches, ça te fait vraiment plaisir de te déplacer pour l’embêter. Le songe t’arrache un léger rire que tu caches dans le creux de ta main. «
Oh pardon pardon ! Je pensais juste… » et bouuuuum. Bouuuuum que tu entends au loin avant que ton air si joyeux ne s’envole pour laisser place au sérieux qui t’entoure alors que tu tends les oreilles. Tout le monde ne l’aurait pas entendu outre les personnes proches du vacarme sauf que ça te fait vibrer. Oh oui, les explosions, si jolies. T’aimerais parfois t’asseoir sur les toits des immeubles pour les observer au loin avant de laisser le vent te fouetter lors de ta chute qui finirait en de belles mêlées. Le sourire revient étirer la commissure de tes lèvres et alors que le pauvret n’avait pas pu en placer encore une, tu agrippes son poignet. «
Tu sais, ton papa m’a toujours demandé de te montrer une scène de crime » que tu mens comme tu respires, léger, l’intonation insouciante. «
C’est le moment ! » Comme seule explication avant que tu ne l’attires avec toi dans une course dératée jusqu’au building que t’as entendu exploser.
Entouré par des barrières, la police, les civils effrayés, tu passes la barricade malgré le manque d’équipements sur toi. «
Je suis sûr que tu sauras toujours leur montrer qui est le patron » que tu glisses à ton petit prodige avec un clin d’oeil appuyé. Toi ? T’en as rien à faire, t’as toujours bravé les protestations même si au fil des années ton visage commençait à être reconnu par les officiers et que même sans ton costume, tu savais trouver ta place. Shoto par contre, n’a rien à faire avec toi. Un lycéen de seconde, sans licence, accompagné sans raison valable ? Oh, de cure. «
On va s’amuser maintenant ! » Que tu trépignes devant la fumée qui s’élève de l’entrée principale du bâtiment, les flammes rugissant au dessus de vos têtes tandis que celles devant vous tentent de lécher vos corps, trop à proximité. C’est ainsi que d’un mouvement du pouce tu actionnes la bague à ton majeur pour t’inciser, les gouttes commençant à couler proche de tes pieds. «
T’es prêt ? On va aller arrêter les gros gros vilains qui ont fait ça. J’espère que t’es tout aussi excité que je le suis. » que tu lui dis comme s’il s’agissait d’une chasse aux oeufs et que vous ne risquiez pas vos vies.